"Mon métier? Une vocation"

Nous avons rencontré Carole; Conseillère en Insertion Professionnelle à l'antenne du Lamentin, elle nous en dit un peu plus sur son quotidien.

 · Bonjour Carole, pouvez-vous vous présenter, présenter votre parcours ?

Carole FRANCOIS-LUBIN, Chargée de Mission Initiatives Economiques à la MILCEM. J’interviens sur le territoire de la CACEM mais je suis basée à l’antenne du Bourg du lamentin.

J’ai un parcours atypique : Bac G3, BTS Communication, Licence en Sciences de l’Education, Master en Ingéniérie des Programmes en Insertion. A la Suite d’un licenciement économique dans une structure d’Insertion par l’Activité Economique, j’ai intégré la PAIO (Permanence d’Accueil et d’Insertion) du Lamentin en 2003 en tant que conseillère d’Insertion Professionnelle. 

En 2006, les PAIO ont fusionné et ont donné naissance aux missions locales en Martinique (celle du Nord existait déjà en tant que Mission locale). Je suis repartie dans l’aventure de l’insertion toujours sur le métier de Conseillère d’Insertion Professionnelle.

Je n’étais pas vouée à ce métier mais je crois qu’il me correspond parfaitement bien. Il correspond à mes valeurs qui sont la solidarité, l’entraide et la justice.  J’ai pour coutume de dire qu’on vient dans ce métier "par vocation". On travaille avec l'humain, cela nécessite d’avoir de l’empathie, de la congruence pour les personnes que l’on accompagne, d’être dans le non-jugement.

Depuis 2015, j’accompagne les jeunes à la création d’activité. Ce statut ne change pas d’un accompagnement classique la différence c’est l’axe d’accompagnement.

Aujourd’hui, la création d’activité est une voie vers l’insertion professionnelle et je m’attelle chaque jour à accompagner les jeunes à la création d’entreprise.

· Qu’est-ce que vous aimez faire dans votre métier ?

Le terme « initiatives Economiques » englobe la création d’activité mais aussi la mise en œuvre de projets d’initiatives locales, économiques et c’est ce qui me plait dans cette mission. Je n’aime pas la routine et sur cette thématique je suis libre et autonome, je peux travailler sur plusieurs projets en même temps. L’accompagnement des jeunes à la création d’entreprise est passionnant. L’engouement des jeunes pour l’entrepreneuriat est réel et il s’agit pour la MILCEM de leur apporter un accompagnement adapté et individualisé, de leur donner les armes pour leur permettre de concrétiser leurs projets.

J’apprécie de travailler avec eux autour d’ateliers collectifs soit sur des thématiques ou d’expression libre et c’est merveilleux de voir comment les jeunes sont bourrés de talents.

Beaucoup d’entre eux ont des idées reçues qui les bloquent et les empêchent de se lancer : " J’ai peur, je ne vais pas y arriver , je n’ai pas d’argent…." 

L’étape de la connaissance de soi consiste à permettre au jeune de retrouver la confiance en soi, un élément majeur dans l’adéquation homme-projet. Quand on a atteint cette étape, on a 50 % de chance que le jeune réussisse. Un jeune peut avoir un « super » projet mais s’il n’est pas motivé s’il n’est pas en phase avec son projet, il risque de ne pas le mener à terme.

Cette mission m’oblige à toujours innover, imaginer des outils, des évènements avec des jeunes créateurs d’entreprise, de chefs d’entreprise, en vue de leur permettre de bénéficier de leur retour d’expérience, de leurs témoignage. 

En 2019, les rendez-vous de l’entrepreneuriat et les apéros des créateurs ont connu un vif succès et ont été déployés sur l'ensemble du 

territoire de la CACEM pour leur permettre de se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise; 2 entreprises ont été créées à l’issue de cette étape. Par ailleurs, la MILCEM a adhéré au groupement des créateurs, un dispositif d’accompagnement ciblé prioritairement sur la phase d’émergence, dont je suis l’animatrice.

Malgré le confinement, la MILCEM a poursuivi sa mission auprès des jeunes et ils ont pu suivre un atelier en visioconférence sur l’étude de leur dossier. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que les jeunes ont accueilli cette expérience novatrice. C’était encourageant de voir qu’ils étaient encore concentrés sur leurs objectifs. Les jeunes étaient assez contents de savoir que nous étions, malgré cette période de confinement, à leurs côtés. Ma fierté, c’est de voir les jeunes accomplir leur rêve. 

· Pourquoi le recommanderiez-vous ?

Mon statut m’apporte de découvrir nombreux jeunes, de nombreuses aventures, de nombreuses histoires qui sont toutes différentes et c’est très enrichissant au niveau du contact humain. Les jeunes sont des sources d’inspiration, mais leur vulnérabilité suppose parfois qu’il faille les accompagner dans la réussite de leur projet professionnel, projet de vie. Passer de la chrysalide au papillon pour un jeune est un véritable défi à relever et si chacun y prenait part - quel que soit son statut dans cette société - notre société s’en porterait mieux.